Ce 18 octobre 2013, nous avons eu
la chance de pouvoir assister à une conférence de Mr Thierry
Lucas, responsable biodiversité au niveau pan-européen pour l’UNEP, qui éclairci pour nous la problématique des
néonicotinoïdes.
Ces néonicotinoïdes sont des
insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes[1].
Ceux-ci sont utilisés depuis les années ’90, suite aux résistances développées
par les insectes aux pesticides utilisés jusqu’alors[2].
Malheureusement, ces insecticides
peuvent avoir des impacts négatifs sur d’autres espèces que celles visées. Les
abeilles font partie de ces autres espèces, mais les effets négatifs des
néonicotinoïdes pourraient concerner bien d’autres êtres vivants, y compris l’homme[3].
Plusieurs études ont été menées,
et durant le printemps 2012, des informations scientifiques sur les effets
sublétaux des néonicotinoïdes sur les abeilles ont été publiées, et la
Commission Européenne demanda à l’EFSA
(l’Autorité européenne de sécurité des aliments) de se pencher sur cette
question[4].
Début 2013, l’EFSA fit 3
publications : ses conclusions
sur la Clothianidine,
ses conclusions
sur l’Imidaclopride,
et ses conclusions
sur le Thiaméthoxame[5].
Les conclusions de l’EFSA ont amené
la Commission Européenne à considérer qu’il était nécessaire de restreindre l’usage
de ces 3 substances. Une suspension de 2
ans de l’utilisation de ces substances a donc été décidée le 29 avril 2013, et publiée
dans le Journal Officiel de l’Union Européenne le 25 may 2013, avec entrée
en vigueur le jour suivant la publication, mais consentant un délai de grâce
courant jusqu’au 30 novembre 2013 au plus tard.
Concernant la Belgique, cela se
traduit par des restrictions spécifiques détaillées dans un communiqué
de presse de l’AFSCA,
« - A partir du 1er décembre 2013, l’importation ou le semis
de semences traitées de maïs, de pois, de haricots, de lin et de colza ne
seront plus permis (comme pour toutes les autres cultures qui sont encore sur
la liste négative de la Commission Européenne). En Belgique, ces cultures ne
sont pas cultivées en serre et par conséquent aucune exception ne peut être
accordée.
- A partir du 1er octobre, les
produits phytopharmaceutiques utilisés jusqu’à présent pour la protection des
semences mentionnées ci-dessus, ne pourront plus être conservés ou utilisés
sauf pour le traitement des semences destinées à l’exportation et à la culture sous
serre ;
- A partir du 1er décembre 2013,
le semis de semences traitées de froment, d’orge, d’avoine, de seigle, de
triticale et d’épeautre ne sera plus autorisé de janvier à juin. Sur l’étiquette
des emballages de ces semences traitées, la mention « les semences doivent être
semées entre juillet et décembre » devra apparaitre. Les entreprises de
traitement de semences devront s’assurer que les céréales à semer de janvier à
juin soient protégées avec d’autres moyens;
- A partir du 1er octobre 2013,
toute pulvérisation en pommeraies et en plantes ornementales (durant l’année où
elles fleurissent) sera limitée à « après la floraison ». Dès lors, les
produits phytopharmaceutiques concernés mis sur le marché devront être pourvus
d’étiquettes mentionnant les stades d’application adaptés. Tout le stock de produits
ayant des étiquettes qui ne sont pas encore adaptées devra être retiré le 30 novembre
2013 ;
- A partir du 1er octobre 2013, toute utilisation par les
utilisateurs non professionnels sera interdite. Les stocks de produits
phytopharmaceutiques à usage non-professionnel qui se trouvent déjà sur le
marché peuvent encore être vendu jusqu’au 31 août 2013. A partir du 1er juin 2013, de nouveaux stocks ne peuvent
plus être mis sur le marché et les détenteurs d’agréations devront dûment
informer les clients du délai d’utilisation restreint et de la problématique
des abeilles.[6]»
Ce communiqué
de presse présente ensuite un tableau de plusieurs pages reprenant les différents produits et les
restrictions qui s’y appliquent.
Malheureusement, et même si nous ne pouvons que nous réjouir
de la décision de la Commission Européenne, cela ne reste qu’une suspension de 2 ans. Ces
pesticides pourraient bien revenir sur le marché après ces 2 années.
A moins, bien sûr, que nous, consommateurs, ne bannissions
définitivement ces produits. Les abeilles nous diront « Merci ! ».
[1] Alertes aux néonicotinoides dans nos
aliments !, 2013, p. 2, http://www.generations-futures.fr/2011generations/wp-content/uploads/2013/06/Dossier_neonic_final_030613.pdf
[2] Idem
[3] Idem,
p. 6-7
[4]Commission Implementing Regulation
of 24 may 2013, (4), p1 http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2013:139:0012:0026:EN:PDF
[5] Idem,
(5)
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