lundi 5 mai 2014

Buffet d'insectes

Ce vendredi 02 mai 2014, nous avons eu la chance d’assister à la soirée inaugurale du festival Insectopolis de la faculté Agro-Bio Tech de Gembloux se tenant cette année, et de participer à la dégustation d’insectes organisée à l’issue de la conférence sur l’entomophagie.

Mais qu’est-ce que cette entomophagie ?  Rien de moins que le fait de manger… des insectes. Oui, oui, vous lisez bien : nous avons pu déguster des insectes.

« En voilà une idée ! » nous direz-vous. Et pourquoi donc, en Europe, mangerions-nous des insectes ? Cela se fait dans d’autres pays, dans d’autres cultures…  Mais pas ici ! Pas en Europe ! Pas en Belgique !

En fait, voilà déjà une première excellente raison de goûter à l’entomophagie : l’ouverture aux autres, et à leurs cultures.

Mais au XXIème siècle, manger des insectes offre d’autres perspectives que l’ouverture culturelle.

Pour commencer, la consommation d’insecte permettrait de lutter contre la faim et la malnutrition, à fortiori lorsque nous atteindrons les 9 milliards d’individus sur Terre. Encore aujourd’hui, plus de 800 million de personnes, de par le monde, souffrent de malnutrition[1].

Nourrir 9 milliards de personnes, avec les modes de production et de consommation actuels, nécessiterait de presque doubler la quantité d’aliments produite[2].  Il semble difficile d’augmenter à l’infini les surfaces de cultures ou d’élevage, ou de pêcher encore plus de poissons dans des océans déjà soumis à la surpêche actuelle.

L’élevage d’insectes, par contre, ne nécessite ni autant de place pour leur reproduction et leur croissance, ni autant d’aliments végétaux, et donc autant de surface de culture végétales. Par exemple, pour produire un kilogramme de masse corporelle, les insectes demanderont jusqu’à 4 fois moins de nourriture que les bovins[3]. Ils sont pourtant très nutritifs, offrent un taux élevé de protéines, et des taux de minéraux et de vitamines tels que 50 à 100 grammes d’insectes couvriraient, de manière générale, 100% des apports journaliers recommandés[4]. Les insectes peuvent donc remplacer une partie de la viande nécessaire, tant en situation d’urgence, que dans nos habitudes alimentaires.

De plus, la consommation d’insectes pourrait nous aider dans la protection de notre environnement, et dans la lutte contre les changements climatiques.

En effet, l’élevage d’insectes demande beaucoup moins d’eau que l’élevage de bétails traditionnel ; certains insectes peuvent être nourri avec des déchets organiques, et transformer ces déchets en protéines pour l’alimentation des poules[5], par exemple ; et enfin, l’élevage de la plupart des insectes produit nettement moins de gaz à effet de serre que l’élevage du bétail conventionnel[6].

Pour finir, il serait possible de réaliser des élevages de petites dimensions familiales, ce qui permettrait d’avoir un accès local à cette ressource[7]

Les insectes semblent donc avoir un potentiel alimentaire assez intéressant. Attention cependant : il ne s’agit surtout pas de se rendre au jardin et de ramasser une poignée de « petites bêtes » pour le souper. Vous auriez toutes les chances de vous retrouver au service des urgences médicales pour empoisonnement !  Tous les insectes ne sont pas comestibles…   

En l’état actuel, l’AFSCA, l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire, en Belgique, tolère la vente de quelques insectes. Voici ce qu’il est possible de trouver sur leur site, à ce sujet :

« (…) La mise sur le marché des espèces reprises dans le tableau ci-dessous est tolérée à condition que les prescriptions relatives à la sécurité alimentaire soient respectées. Cette liste a été établie à l’occasion d’un tour de table  de la Commission européenne en 2011 et est le reflet des espèces d’insectes qui sont disponibles en Belgique pour la consommation humaine. (…)

Grillon domestique
Acheta domesticus
Criquet migrateur africain
Locusta migratoria migratorioides
Ver de farine géant
Zophobas atratus morio
Ver de farine
Tenebrio molitor
Ver Buffalo
Alphitobius diaperinus
Chenille de la fausse teigne
Galleria mellonella
Criquet pèlerin d’Amérique
Schistocerca americana gregaria
Grillon à ailes courtes
Gryllodes sigillatus
Chenille de la petite fausse teigne
Achroia grisella
Chenille du bombyx
Bombyx mori

Pour la mise sur le marché de ces espèces les règles générales de la législation alimentaire sont en vigueur, en particulier et entre autre l’application de bonnes pratiques d’hygiène, la traçabilité, la notification obligatoire, l’étiquetage et la mise en place d’un système d’autocontrôle basé sur les principes du HACCP. (…) »[8]


OK… Nous voilà convaincu du potentiel de l’entomophagie, et prévenus des risques.  Mais finalement, est-ce bon, les insectes ?  Et comment les présenter à table ? 

Nous vous laissons découvrir cela en image…


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire