mardi 2 avril 2024

DD2.0: une allocation universelle?

L'idée d'une allocation universelle fait son chemin dans nos sociétés depuis quelques années déjà. Cependant, la formulation de la concrétisation de l'octroi d'une allocation universelle reste difficile à trouver (chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.cjg.be/wp-content/uploads/2021/07/CJG-ANALYSE-Revenu-universel.pdf)

Mais l'idée d'une allocation universelle pose de nombreuses questions. Quel montant doit avoir, à minima, ce revenu ? Comment le finance-t-on ? Qui en serait bénéficiaire ? 


À cette dernière question, on peut facilement répondre tous les citoyens belges résidant sur le territoire, quelle que soit leur situation personnelle. Que vous ayez un revenu du travail ou pas, à fortiori si vous n'en avez pas, vous devriez pouvoir bénéficier de cette allocation universelle.

J'entends déjà les "Holà ! Mais ceux qui travaillent n'ont pas besoin de cette allocation universelle !" Et pourquoi pas ? Quel serait le but de cette allocation ? Serait-ce simplement de remplacer tous les autres revenus de remplacement tels le chômage ou la mutuelle ? Ne pourrait-il y avoir un but plus noble à cette idée ? Je plaide ouvertement pour une allocation universelle qui permettrait à toute personne d'être autonome, quoi qu'il lui arrive, et quoi qu'elle décide de faire. Pouvoir bénéficier de l'allocation universelle tout en travaillant me semble une idée émancipatrice pour les individus. Quoi qu’il se passe, tout un chacun peut se projeter dans l'avenir, et construire des projets à court, moyen, et long terme. Les revenus du travail ne sont plus qu'un supplément, non négligeables, à l'allocation universelle elle-même. Plus de tracas, pas de paperasserie, pas de démarches compliquées pour démontrer que vous êtes dans une situation précaire…  Non ! Vous êtes un être humain, vous avez droit à votre allocation, point ! Pas de calculs alambiqués pour déterminer un certain complément de revenu auquel vous auriez droit. Non ! L'allocation universelle pour tous !


Mais quel devrait être le montant de cette allocation ? Ma réponse serait le seuil de pauvreté, au minimum. Vous n'essayez pas de vous intégrer sur le marché du travail, par des formations ou des recherches d'emploi ? Vous restez au seuil de pauvreté, ou un peu au-delà. Il n'y a pas de mal à cela. Certaines personnes se contentent de peu et sont très heureuses. Pour les autres, des calculs savant tenant compte de tels ou tels autres revenus peuvent être mis en place, mais ne dénatureraient-ils pas le principe émancipateur de l'allocation universelle ? Reste la question du montant exact. Généralement, en Europe, on considère un seuil de pauvreté relatif équivalent à 60% du revenu médian (https://fr.wikipedia.org/wiki/Seuil_de_pauvret%C3%A9). En 2023, ce seuil de pauvreté était de 1450€ mensuels pour une personne isolée (https://statbel.fgov.be/fr/themes/menages/pauvrete-et-conditions-de-vie/risque-de-pauvrete-ou-dexclusion-sociale). Il est calculé différemment pour un ménage, mais tout comme Hugues VLEMINCQ dans son étude réalisée pour le Centre Jean Gol en 2020 (chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.cjg.be/wp-content/uploads/2021/07/CJG-ANALYSE-Revenu-universel.pdf), je plaide pour une allocation universelle individualisée. Que vous soyez en ménage, ou que vous soyez isolé, chacun devrait recevoir une allocation universelle, au moins, équivalente au seuil de pauvreté d'un isolé. Ceci assurerait une plus grande autonomie à la personne ayant le moins de revenus. Que vous soyez en ménage, ou que vous soyez isolé, chacun devrait recevoir une allocation universelle au moins équivalente au seuil de pauvreté de l'année de référence. Je propose que cette année de référence soit l'année précédant celle en cours, pour des raisons de facilité de calcul, et pour coller au plus proche de la réalité socio-économique du moment.


Reste la question du financement de cette allocation universelle. Je propose que cette allocation remplace toutes les autres allocations sociales. Bien sûr, il faudrait faire les calculs. Mais je me demande si en supprimant l'Office de l'Emploi, si en réduisant le financement des syndicats (plus d'allocations de chômage, si souvent dérisoires) ; si en supprimant l'Office des Pensions, soit les pensions du premier pilier, ce "pot commun" dans lequel les travailleurs cotisent, mais qui sert à payer les pensions actuelles (Et oui, nous sommes dans un système de répartition, et non dans un système par capitalisation. Ce qui signifie que ce que vous payez pour les pensions n'est pas pour vous, mais pour nos ainés ; qui auraient bien droit à une allocation plus élevée que nombre des pensions, soit dit en passant), pour favoriser les deuxième, troisième et quatrième piliers des pensions, soit ceux dans lesquels vous placez de l'argent pour vous et pour vos enfants ; Si en remplaçant les différentes aides des CPAS par l'allocation universelle, et si en faisant encore quelques économies dans les secteurs des aides sociales, nous ne pourrions pas réussir à offrir une allocation universelle correcte à tout un chacun.

Nous pourrions remplacer les différents organismes gérant les différentes aides sociales par un seul organisme fédéral et ses entités décentralisées, proches des citoyens, nos actuels CPAS dont nous modifierions les missions pour qu'ils puissent s'occuper des suivis individuels de ceux qui en feraient la demande ou qui en auraient besoin.


Dernière chose : il ne faudrait pas que cette allocation universelle, si elle correspond au seuil de pauvreté, soit fiscalement imposée. Je proposerais donc une imposition sur les revenus, mais tous les revenus de toute espèce, de 0% jusqu'au seuil de pauvreté, et de 20 à 25% pour l'ensemble des revenus dépassant ce seuil de pauvreté. Quand j'écris l'ensemble des revenus, ce sont aussi bien les revenus du travail, que ceux du capital, que les revenus mobiliers, etc. J'ai bien écrit l'ensemble des revenus.


Je suis probablement utopiste, mais je ne serais pas étonnée qu'ainsi, on parvienne à offrir cette allocation universelle à tous les citoyens belges résidant sur le territoire national. Mais je laisse le loisir à des personnes plus compétentes que moi en ce domaine de faire ces calculs. 


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