Ce mardi 04 février 2014, surlendemain de la Journée
mondiale des zones humides, l’Extension
ULB de Jodoigne accueillait le Professeur Christiane Percsy-Lefèvre, ainsi
que Monsieur Hervé Paques, de Natagora,
pour nous parler de certains locataires de nos étangs et plans d’eau : les
batraciens.
Le Professeur Christiane Percsy-Lefèvre et Monsieur Hervé Paques |
Le Professeur Percsy-Lefèvre nous a présenté les batraciens.
Dans la classification
phylogénétique, le superordre des Batraciens appartient à la sous-classe
des Lissamphibiens, qui elle-même appartient à la classe des Amphibiens. Hé oui : lorsque le langage courant
utilise le terme « amphibien » à la place de celui de
« batracien », il commet une petite erreur de classification du
vivant.
Le superordre des batraciens, lui-même, se divise en l’ordre des anoures, et en celui
des urodèles.
Les Anoures n’ont pas de queue à l’âge adulte, nous
gratifient de leurs chants, et leurs larves
sont des têtards. Ce sont les
grenouilles et crapauds, les premières n’étant pas les femelles des seconds.
Les Urodèles, au contraire, possèdent une queue à l’âge
adulte, ne chantent pas, et leurs larves sont forts similaires aux adultes. Ce
sont les tritons et salamandres.
Nous avons pu découvrir, en photos et en audio, différentes
espèces, telle la grenouille
rousse, la grenouille
verte, le crapaud
commun, le crapaud
calamite, le crapaud
accoucheur, le sonneur
à ventre jaune, la salamandre
terrestre, le triton
palmé, le triton
alpestre, le triton
ponctué et le triton
crêté.
Les batraciens de nos régions sont menacés par plusieurs
phénomènes : la destruction, la modification et la fragmentation de leurs
habitats, la pollution, l’introduction d’espèces étrangères, les maladies, le réchauffement
climatique et les destructions directes comme les morts sur nos routes.
Certains prétendront que des grenouilles et des crapauds, il
y en a chaque année des centaines si pas des milliers sur les routes, et que,
donc, on pourrait se demander pourquoi les protéger.
Tachons de répondre à cette question. En dehors de l’aspect
éthique de la « simple » protection de notre environnement et de
toute vie, on peut, par exemple, répondre que, faisant partie de l’écosystème,
les batraciens y ont un rôle à jouer. Même si ce rôle peut sembler, à première
vue, se limiter à leur importance dans
la chaîne alimentaire, n’est-ce déjà pas suffisant que pour les protéger ?
Et pour ceux qui voudraient un exemple de ce que les batraciens
pourraient apporter à notre propre espèce, qu’ils sachent qu’une grenouille
actuellement disparue, Rheobatrachus Silus,
aurait pu nous permettre de trouver un
remède contre les ulcères gastriques. En effet, la gestation des petits de
cette grenouille se faisait dans l’estomac de la mère. Celle-ci sécrétait une
ou plusieurs substances pour inhiber l’acidité de son estomac afin de permettre
le développement du petit à naître.[1]
Southern Gastric Brooding Frog (Rheobatrachus Silus).
Tapdole being delivered from mother’s stomach.
(© Michael J. Tyler.)[2]
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Reste à savoir ce que nous, simples citoyens, pouvons faire pour
aider à la préservation des batraciens.
Monsieur Hervé Paques nous a apporté quelques réponses. Nous
pouvons, bien sûr, participer aux actions organisées pour aider les batraciens
à traverser nos routes ; nous pouvons faire attention à rouler à une
vitesse inférieure à 30 km/h sur les tronçons signalés lors des migrations des
batraciens, tant pour ne pas blesser les personnes qui aident ces animaux à
traverser nos routes, que simplement pour ne pas aspirer ces petites bêtes dans
les flux d’air produits par nos voitures roulant à plus de 30km/h, ce qui leur
est fatal ; et nous pouvons aussi installer une mare dans nos jardins,
afin d’y accueillir une plus grande biodiversité, dont des batraciens.
Terminons par une petite vidéo recommandée par Monsieur H. Paques :
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